jeudi 2 novembre 2017

De la nécessité d'une section EQ sur un amplificateur audiophile, et qu'il est dommage de s'en passer...

Il était une fois, dans une galaxie lointaine, très lointaine, il y a très longtemps, les amateurs de Hifi étaient libres : leur ampli de prédilection disposait d'un "equaliser" leur donnant la liberté d'ajuster la puissance envoyée aux enceintes en fonction du rendement de celles-ci sur telle ou telle fréquence, de rajouter un peu d'aigus dans un local trop mat, d'accorder leur ampli avec des biblios un peu limitées dans le grave... du coup quand le hifiiste changeait d'enceintes : il pouvait régler son ampli de façon à l'adapter aux nouvelles caractéristiques tonales des nouvelles enceintes : super pour les clients, qui pouvaient conserver leur ampli préféré, mais pas pour les vendeurs... Puis sont arrivés les amplis dit "audiophiles" dotés d'un seul et unique bouton de volume, et dans le même temps, un concept nouveau, que dis-je : une doctrine : "l'ampli doit se marier avec les enceintes ! les EQ ça dénature l'enregistrement !" (hein??) : c'est tellement plus classe un ampli à un seul bouton, ça fait "audiophile" ! Du coup : quand les "audiophiles" ont le malheur de posséder un ampli un peu sec et des enceintes "pointues", on leur conseille d'acheter un nouvel ampli plus "doux"... les enceintes sont un peu trop douces : acheter un ampli plus sec, etc... Que c'est pratique ...


Contrairement aux systèmes Home Cinéma 5:1, 7:1, X:1, à "X " transducteurs... conçus pour "produire" les effets spéciaux et bruitages du cinéma avec brio, quitte à modifier considérablement la spatialisation ainsi que le spectre de l'enregistrement via moult traitements DSP (Dolby, etc...) : dans le domaine de la Haute Fidélité on va chercher à réduire le nombre de transducteurs au minimum, à savoir 2, ce qui évite les intermodulations et autres déphasages acoustiques intempestifs. On laisse ainsi le soin aux ingénieurs du fabriquant d'enceintes de gérer le couplage électrique et acoustique des HP de l'enceinte : c'est leur boulot (voir tweeters décoffrés, boomers avancés de quelques cm, etc...).
Il faut donc tirer le meilleur parti de 2 enceintes, et c'est là que les réglages BASS/TREBLE de l'ampli deviennent utiles : ils ne doivent pas servir à compenser la qualité d'enregistrement d'une source déficiente (si un enregistrement est mauvais : poubelle) : ils servent à "accorder l'ampli et les enceintes" : c'est un réglage permanent une fois qu'on a trouvé le bon.
Par exemple, une "bonne" paire de biblio bass-reflex aura une courbe qui commence à perdre -3dB à -6dB en pente douce en dessous de 100Hz. Que la sensibilité baisse en dessous de 100Hz signifie juste qu'il faut envoyer un peu plus de puissance en dessous de 100Hz pour exploiter correctement le potentiel musical de l'enceinte. Le bouton BASS de l'ampli (dont la fréquence d'action commence à 100Hz) doit donc être réglé entre +3dB et +6dB en fonction de la courbe de l'enceinte afin de redresser légèrement la courbe dans cette zone : on envoie un peu plus de Watts à cet endroit.
De même : certaines enceintes, quelle que soit la gamme, ont parfois des tweeters un peu montants : elles sont "trop bonnes" dans l'aigu", donc elles ont tendance à être fatigantes à l'écoute : leur sensibilité dans l'aigu est de quelques dB trop élevée autour de 8~10KHz. Régler le bouton TREBLE de l'ampli de façon permanente entre -3dB et -6dB permet d'accorder l'ampli aux enceintes "un poil montantes" sans compromettre le "piqué" des aigus. Évidement ces réglages ne sont pas les seuls, si on pouvait couramment ajuster le Damping Factor des amplis, cela procurerait un autre moyen d'action pour adoucir (DF<100) ou durcir (DF>100) le comportement de l'ampli en fonction du "caractère" des enceintes ...