Petit article à propos du débat qui oppose régulièrement les
amateurs de Hifi et les professionnels de la sonorisation concert & studio.
Les
pro de la sono se moquent souvent des amateurs de Hifi quand ceux-ci
évoquent les différences de sonorité de tel ou tel ampli ! Pour un pro
de la sono : tous les amplis modernes sont parfaitement neutres et il
sont juste plus ou moins puissants en dessous d'un certain seuil de
distorsion : point barre ! (c'est l'approche Audio Science review (ASR) ).
En
effet : tous les amplis audio "Pro" ou "Hifi" ont une réponse en
fréquence totalement plate de 20Hz à 20KHz à 1W sur charge résistive
constante (et non pas sur l'impédance complexe inductive & capacitive
variable dont la courbe est propre à chaque modèle d'enceinte).
Les
paramètres de l'ampli qui provoquent ces fameuses variations de comportement : dans
le grave, dans l'aigu, dans la capacité dynamique, dans le niveau de détail, et dans la restitution
stéréo ...... sont principalement :
- la capacité de gestion par l'ampli de l'impédance et du déphasage des enceintes : lié principalement à la performance de sa contre-réaction (les variations de phase résultent des composantes capacitives et inductives de l'impédance des enceintes, qui varient selon la fréquence)
- l'impédance de sortie de l'ampli (DF) et la section du câble HP : qui conditionnent la tenue et la qualité des graves (voir mon autre article sur l'influence énorme de la section du câble HP)
- la rapidité de l'étage de puissance : lié à la qualité et à l'implémentation des transistors de puissance : les transistors MOS-FET et GaN sont très rapides qu'il s'agisse de commutation classe D ou de modulation classe A/B : ceci conditionne la capacité à retranscrire le spectre aigu sans distorsion
- le dimensionnement de l'alimentation : qui conditionne la capacité impulsionnelle ... et au passage : qui conditionne 90% de la capacité de "puissance" d'un ampli, vu qu'on fonctionne presque toujours à moins de 2x10W continu/RMS à haut volume, avec n'importe quelle paire d'enceintes.
En
sono, le plus souvent : on se contre-fiche complètement de la phase car elle
dépend de trop nombreux paramètres (il faudrait passer une semaine dans
chaque salle pour l'améliorer) et de toute façon le public est répartit
un peu partout, il n'entendra absolument aucune différence si on arrive à
optimiser la scène stéréo : la gestion de la phase des HP est
hors-sujet en sono puisqu'elle dépend aussi de la position d'écoute.
Concernant
les basses, en sono elles sont tellement boostées, avec des HP énormes
et des milliers de watts : on n'est pas en train de chipoter sur la
"profondeur" et la netteté des basses. Même les room modes sont plus ou
moins hors-sujet car on souhaite inonder toute la salle d'une grande
quantité de décibels et non pas chercher une écoute parfaite au sweet
spot.
Il n'y a pas de débat : la Hifi et la sonorisation (y compris le Home Cinéma
: car c'est de la sonorisation !!! ) sont deux domaines totalement différents de la
restitution audio. Les exigences de la Hifi sont différentes des exigences de la Sono, ils ont donc chacun leur matos dédié à ces exigences : très fidèle d'un coté, très puissant de l'autre.
Tout à fait! Et essayer de "bidouiller" des éléments de sono pour obtenir une écoute domestique ou utiliser des éléments audio domestiques pour sonoriser une salle, concourent au même résultat: souvent la catastrophe.
RépondreSupprimerindeed :)
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