vendredi 30 décembre 2022

Hifi versus Sono !


Petit article à propos du débat qui oppose régulièrement les amateurs de Hifi et les professionnels de la sonorisation concert & studio.
 
Les pro de la sono se moquent souvent des amateurs de Hifi quand ceux-ci évoquent les différences de sonorité de tel ou tel ampli ! Pour un pro de la sono : tous les amplis modernes sont parfaitement neutres et il sont juste plus ou moins puissants en dessous d'un certain seuil de distorsion : point barre ! (c'est l'approche Audio Science review (ASR) ).
 
En effet : tous les amplis audio "Pro" ou "Hifi" ont une réponse en fréquence totalement plate de 20Hz à 20KHz à 1W sur charge résistive constante (et non pas sur l'impédance complexe inductive & capacitive variable dont la courbe est propre à chaque modèle d'enceinte).
 
Les paramètres de l'ampli qui provoquent ces fameuses variations de comportement : dans le grave, dans l'aigu, dans la capacité dynamique, dans le niveau de détail, et dans la restitution stéréo ...... sont principalement :
  1. la capacité de gestion par l'ampli de l'impédance et du déphasage des enceintes : lié principalement à la performance de sa contre-réaction (les variations de phase résultent des composantes capacitives et inductives de l'impédance des enceintes, qui varient selon la fréquence)
  2. l'impédance de sortie de l'ampli (DF) et la section du câble HP : qui conditionnent la tenue et la qualité des graves (voir mon autre article sur l'influence énorme de la section du câble HP)
  3. la rapidité de l'étage de puissance : lié à la qualité et à l'implémentation des transistors de puissance : les transistors MOS-FET et GaN sont très rapides qu'il s'agisse de commutation classe D ou de modulation classe A/B : ceci conditionne la capacité à retranscrire le spectre aigu sans distorsion
  4. le dimensionnement de l'alimentation : qui conditionne la capacité impulsionnelle ... et au passage : qui conditionne 90% de la capacité de "puissance" d'un ampli, vu qu'on fonctionne presque toujours à moins de 2x10W continu/RMS à haut volume, avec n'importe quelle paire d'enceintes.
En sono, le plus souvent : on se contre-fiche complètement de la phase car elle dépend de trop nombreux paramètres (il faudrait passer une semaine dans chaque salle pour l'améliorer) et de toute façon le public est répartit un peu partout, il n'entendra absolument aucune différence si on arrive à optimiser la scène stéréo : la gestion de la phase des HP est hors-sujet en sono puisqu'elle dépend aussi de la position d'écoute. 
 
Concernant les basses, en sono elles sont tellement boostées, avec des HP énormes et des milliers de watts : on n'est pas en train de chipoter sur la "profondeur" et la netteté des basses. Même les room modes sont plus ou moins hors-sujet car on souhaite inonder toute la salle d'une grande quantité de décibels et non pas chercher une écoute parfaite au sweet spot.
 
Il n'y a pas de débat : la Hifi et la sonorisation (y compris le Home Cinéma : car c'est de la sonorisation !!! ) sont deux domaines totalement différents de la restitution audio. Les exigences de la Hifi sont différentes des exigences de la Sono, ils ont donc chacun leur matos dédié à ces exigences : très fidèle d'un coté, très puissant de l'autre.
 
 


2 commentaires:

  1. Tout à fait! Et essayer de "bidouiller" des éléments de sono pour obtenir une écoute domestique ou utiliser des éléments audio domestiques pour sonoriser une salle, concourent au même résultat: souvent la catastrophe.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.